Pour le premier vainqueur français de la Ryder Cup et le lauréat de l’Open de France 2011, le 10e National UJSF de golf des journalistes sur les parcours du golf international Lucien-Barrière de La Baule sera en quelque sorte un retour aux sources. « C’est là que j’ai effectué le premier parcours de ma vie en compagnie de mon père », s’amuse celui qui a déserté les circuits professionnels européen et américain pour endosser le rôle de consultant vedette de Canal+. « Je devais avoir 7 ans. On a joué sous un ciel épouvantable. Je crois bien qu’on devait être les seuls à affronter ce temps de chien. Mon père comptait tous mes coups. On a bien rigolé. »
Le golf de La Baule a été l’un des terrains de jeu privilégiés de Papa Claude et du jeune Thomas. « C’est le parcours de ma jeunesse. Tous les étés, la famille s’installait dans un petit appartement Plage Benoît. Et on passait nos journées à la plage et au golf. » C’est à La Baule que Thomas Levet a même disputé sa première compétition officielle. « Ce devait être en 79-80. » Il garde aussi le souvenir de sa 2e place au Grand Prix « derrière Jacques Lebreton. Il était en équipe de France et moi j’étais le petit jeune. Je devais avoir 14 ans. »
Celui qui est installé à Palm Beach Gardens depuis 13 ans a rarement eu l’occasion de refouler les fairways et greens du golf international Lucien-Barrière, même s’il revient voir en Loire-Atlantique son père et sa mère « au moins une fois par an ». Sa vie est en Floride. « C’est le paradis du golf. Ma maison est à une minute de la plage et à proximité du parcours qui accueille le Honda Classic, un must du PGA Tour. Y a pas photo entre le niveau et la qualité de vie ici et la France ! La valeur de notre appartement à Paris équivaut à celle de notre maison ici, c’est dire », justifie celui qui a été tout près d’inscrire son nom au palmarès de The Open en 2002, au terme d’un play-off avec 4 joueurs sur 4 trous et battu sur le 23e trou par Ernie Els, The Big Easy.
Si Thomas et sa petite famille se font rares en France, c’est aussi à cause de la scolarité de ses trois enfants. « Ils ont en section sport de haut niveau, s’enorgueillit-il. Grégoire, mon aîné (19 ans) et Juliette (17 ans) sont en section water-polo, Charlotte (13 ans) est en section natation. »
Pour ce qui concerne le golf, le « retraité » Thomas Levet confesse « jouer plutôt comme un amateur, en ce moment. J’essaie de jouer régulièrement, mais je souffre d’arthrose. Alors, disons que côté golf c’est plutôt tranquille. » Ce qui ne l’empêche pas de se préparer à intégrer le circuit senior, en fin d’année. « Sur le circuit européen, je vais bénéficier d’une qualification directe, en revanche pour le circuit senior américain, il me faudra passer par une finale de qualification. »
D’ici là, le vainqueur de la Ryder Cup 2004 renouera le fil de son histoire avec une « épreuve magique. Le top du top. Un souvenir pour la vie », s’emballe celui qui a été le premier Français à soulever le trophée, imité par Victor Dubuisson en 2014. Thomas Levet ne sera pas l’un des deux vice-capitaines de l’équipe européenne comme initialement prévu. Thomas Bjorn, capitaine désigné, a récemment signifié qu’il ne retiendrait aucun Français à ce poste. Pas grave, Thomas Levet suivra la Ryder Cup derro !re le micro de Canal+
Un ancien membre de la Ryder team qui ne se hasarde pas à pronostiquer la présence d’un Français au sein de l’équipe européenne 2018. « Avec un Alexandre Levy, 1er Français pointant aux alentours de la 25e place de la Race to Dubaï, cela paraît compliqué. D’autant qu’il y a 9 Européens dans les 20 premiers mondiaux. Faudrait vraiment de grosses perfs des Français dans les semaines à venir, comme celle de Levy, récent vainqueur du Trophée Hassan II au Maroc, pour que Thomas Bjorn offre une wild-card à l’un d’eux. »
Ambassadeur de la Ryder Cup pour la FFG, Thomas Levet devrait également dans les semaines à venir se mettre au service de la fédération pour « accompagner nos jeunes golfeurs français inscrits dans les universités américaines. Le but est de les amener sur le PGA Tour. » Un travail de coaching que le Floridien mènera également à titre privé auprès de certains de ces jeunes, tout en poursuivant ses activités de consultant télé, « tant que Canal voudra bien de moi ». Y-a-t-il lieu d’être inquiet ?